Arnaud Montebourg.

Publié le 21 Novembre 2017

 

Années 90, il s’illustre parce qu’il aurait mis dehors Juppé de son logement, pourfendu le système Tiberi à Paris. On le voit partout mais ce sont des hommes de l’ombre qui ont mis à terre les attributions de logement sociaux, des Verts entre autres.

Deux hommes vont lui apprendre le métier : Thierry Levy l’avocat et Pierre Joxe qui l’orientera vers la Saône et Loire dont vient sa famille. Pierre Joxe est lui un parachuté en Saône et Loire : «  Pour les camarades de Chalons et de Louhans, c’est de la magie : ils me voient le soir à la télé (je suis un personnage politique national) et trois heures après hop me voilà trinquant paisiblement  parmi, un vrai mystère. » Montebourg suivra Joxe,  essuyant ses lèvres sur quelques verres, déjeunant dans tous les rades de Bresse. En bref labourant le terrain. Le portrait de Montebourg montre un homme dont les convictions vacillent devant l’échec. Son courant gauchiste ne résiste pas à son ambition, il se rallie d’abord à Ségolène Royal puis il entre au gouvernement de Hollande en tant que ministre du redressement productif. Ses railleries emportent ses adversaires qui ne le trouvent pas flair play. Dans son propre parti, il a peu d’amis mais quelques fidèles comme Thierry Mandon. Daniel vaillant le qualifie : «   fabiusien et déjà chieur », pour Julien Dray  il est ignorant  de «  tout de l’histoire du mouvement ouvrier ». Certains le voit comme une synthèse entre Chevènement et Macron, le pourfendeur des sauvageons et le banquier de gauche qui cartonne avec Révolution, son livre programme.

 

Ministre en trompe l’œil, il crée une task force pour le made in France. Dans son costume de Super dupont, il se heurte à  l’empire des capitalistes qui sont de mèche avec son propre gouvernement. Habillé en Armor Lux, il singe un protectionnisme d’apparat. Les forces patronales le laissent faire son show. L’important c’est de montrer un gouvernement au combat pour le travail francais. Peu importe qu’il est écrit La machine à trahir, le rako, a trouvé un nouveau cheval de bataille. La sidérurgie a besoin qu’on ferme les hauts fourneaux de Florange pour faire remonter les prix de l’acier. Ce n’est pas Monsieur Mittal qui va le contredire : on fout sous le carreau 600 emplois et une région. Arnaud fait son show mais tout le gouvernement laisse faire.

 

Arnaud attaque Beatrice Schonberg quand elle sort avec le Ministre Borloo. Quand lui même  conte fleurette a Audrey Pulvar, c’est elle qui chute. On ne mélange pas les médias avec les serviettes. Son passage au Ministère où il aura la peau de Jean Marc Ayrault avant que Valls ait la sienne lui aura fait rencontré des amis dans la finance et les affaires. C’est toujours ça quand on vient de l’aile gauche du PS. Ayrault est condamné dans l’affaire de la SNEP, une officine de presse dédiée à sa personne. 15 ans plus tard il sera ministre et blanchi. C’est qu’il fait peur à gauche comme à droite à force de traquer la canaille.

 

Arnaud Montebourg, l ‘homme girouette. Stéphane Trapier. La découverte. 2016. 18 euros.

Arnaud Montebourg.

Rédigé par Louise Mitchell

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