Vous avez-je dit que c'était un blog international auvergnat? Aprés la guadeloupe ou la Tunisie voici un blog gabonais: Le gabon énervant.
Les Gabonais viennent d'avoir la confirmation qu'Ali Bongo, l'homme a propos duquel François Hollande avait
déclaré que l'élection ne fut pas démocratique, serait reçu à l'Elysée à Paris le 5 Juillet 2012. Même si beaucoup d'africains exprimaient clairement leur scepticisme quand à la capacité de
François Hollande d'amorcer une rupture avec la Françafrique, le cynisme d'Hollande en la matière est quand même outrancier. Ceux qui, comme en 1981 avec François Mitterrand, pensaient naïvement
que l’arrivée de la gauche aux affaires mettrait un bémol au système nébuleux de la Françafrique, risquent d'en avoir pour leur compte.
La suite sur son blog...mais dans la langue des
Diggers....
bon voila la suite traduite...
Une fois de plus, les gabonais en particulier et les africains en général ont la confirmation que les revers de Nicolas Sarkozy et de son parti et
le "changement" en France n'a pratiquement pas d'incidence sur la politique africaine de la France en Afrique. En tout temps, la gauche et la droite se doivent de maintenir intacts les intérêts
premiers de la France et ainsi, conservent-ils à nos yeux d'africains et de gabonais, les mêmes orientations exploitantes des états africains au nom des intérêts des grands groupes industriels
français. Une fois pour toute, le peuple Gabonais en particulier et africain en général doit comprendre qu'il ne peut compter que sur ses propres forces. Les acteurs politiques français ne
semblent pas près de prendre sérieusement en considération les complaintes des peuples africains tant que l'économie française engrange des bénéfices grâce à la Françafrique.
Comme explicité dans le documentaire Françafrique de Patrick Benquet, historiquement la gauche et la droite défendent sans état d’âme les intérêts
français. Point barre! Ce qui intéresse principalement la France au Gabon, est au sous sol. Par conséquent, la misère vécue par les milliers de gabonais n'empêche pas vraiment Francois Hollande
de dormir du sommeil du juste. Ali Bongo a beau être un usurpateur, mais si c'est lui qui est jugé procurer à la France le régime stable, c'est-à-dire docile, qu'elle exige au Gabon, alors
Hollande va se faire une raison et recevoir Ali Bongo au perron de l'Elysée et le féliciter de ses "reformes courageuses" qui feront du Gabon un pays "émergent" et blabla bla! A partir de ce
moment, tout discours de démocratie et de droit de l'homme qu'on tiendrait aux africains ne représente plus qu'une coquille vide pour naïfs et oisifs; car la France continuera à déléguer ses
pleins pouvoirs en Afrique et au Gabon, à des personnes choisies par elle et par conséquent non élu par le peuple. L’objectif de cette manœuvre est de s’assurer de la poursuite du pillage des
richesses africaines.
Pendant ce temps, la paupérisation de la population continue. Son accès à l'éducation et à la santé est toujours de plus en plus compromis. Son
approvisionnement en eau et en électricité reste des plus aléatoires. L'exploitation du pétrole depuis 50 ans, celle de l'uranium depuis 40 ans et du manganèse aussi, le tout au profit de la
France, n'ont rien apporté à la population gabonaise locale qui reste plus pauvres encore. Mais pour Hollande, la perpétuation des mécanismes de la Françafrique, pour la prospérité de la France
est une nécessité. Nous ne pouvons pas lui en vouloir, car il est président de la France. Par contre, nous devons absolument nous en vouloir de ne pas être suffisamment fort et courageux de
prendre en main notre destin et nous affranchir de tous ces boulets qui nous empêchent de nous mouvoir.
La visite d'Ali Bongo à l'Elysée est fermement indicatrice du positionnement limpide de François Hollande en faveur de la Françafrique et des
lobbies qui sont pour le maintien du statu quo en Afrique. Si François Hollande affiche une politique différente de son prédécesseur en ce qui concerne la France et l'Europe, pour l'Afrique, il
s'inscrit assurément dans la continuité de De Gaulle, Pompidou, Giscard d’Estaing, Mitterrand, Chirac et Sarkozy. On peut être assuré qu'il va se fendre en déclarations d’intention dans les
prochains jours. On l'entendra dire qu'il faille assainir les relations Franco-Africaines; on le verra même symboliquement parler de la fin de la françafrique, d'une nouvelle ère etc. Mais dans
les actes, nous reconnaitrons facilement les mêmes méthodes qui font de nous d'eternels enfants.