The Economist.
Publié le 17 Décembre 2010
Les peuples européens face à la finance
Radicalisation des crises financières, économiques, sociales et politiques. Dimanche 21 novembre, le premier ministre irlandais, Brian Cowen a officiellement demandé une aide financière internationale de l'UE et du FMI. Dans la foulée, les ministres des finances de l'Union Européenne donnaient leur accord de principe, sous condition d'un plan drastique d'austérité.1 Tout au long de la semaine les attaques spéculatives non seulement contre l'Irlande, mais également contre le Portugal - en dépit de l'annonce d'une nouvelle cure d'austérité - et l'Espagne se sont intensifiées. Cinq mois après la Grèce, le « sauvetage » de l'Irlande sonne le début l'acte II de la crise de l'Euro et ouvre une séquence politico-sociale qui s'annonce particulièrement agitée. La finance libéralisée - qui n'est rien d'autre que le pouvoir du capital magnifié par sa centralisation - se déchaîne contre les peuples européens. Les arrangements institutionnels bancals de la construction européenne se fissurent, faisant gagner en crédibilité le scénario d'une dislocation de l'Union Économique et Monétaire. Du côté des salariés, la détérioration structurelle du rapport de force en faveur du capital empêche toute réaction à la hauteur des attaques menées. Pourtant, la synchronisation et la brutalité des mesures antisociales prises à l'échelle du continent ouvrent la possibilité d'une vague de mobilisation européenne, entrouvrant une petite fenêtre d'opportunité politique.
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