De la démographie impeccable.

Publié le 1 Décembre 2011

Le temps de la jeunesse arabe

A l’encontre de certaines thèses, le poids des jeunes ne s’est pas traduit par une flambée de l’islamisme.

par Youssef Courbage, juin 2011

Ces vingt dernières années, la convergence démographique des pays des rives sud et nord de la Méditerranée s’est poursuivie à un rythme soutenu. L’indice de fécondité — qui a servi à donner une image repoussante des mondes musulmans (1) — montre que le Liban, la Tunisie, le Maroc, la Turquie et l’Iran atteignent désormais des niveaux qui se rapprochent de ceux des pays européens.

Ces métamorphoses démographiques sont porteuses de transformations politiques irréversibles. Au Maroc, l’indice de fécondité n’a cessé de baisser depuis 1975, pour atteindre 2,19 enfants par femme lors de l’enquête de 2009-2010. En milieu urbain, il est à 1,84 enfant par femme, au-dessous du seuil de renouvellement des générations. C’est également le cas de la Tunisie, depuis une décennie.

Eu égard à la démographie, les révoltes arabes apparaissent comme inéluctables. Le processus que l’Europe a connu à partir de la seconde moitié du XVIIIe siècle s’est propagé dans le monde entier ; il ne pouvait épargner le sud de la Méditerranée, qui vit depuis quatre décennies les mêmes transformations démographiques, culturelles et anthropologiques. Le monde arabe n’est pas une exception : le croire reviendrait à pécher par essentialisme, en inventant un Homo arabicus ou un Homo islamicus par définition rétif au progrès.

La suite sur le blog du Monde Diplo.

Rédigé par Youssef Courbage

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